Philippe Astor, Co-fondateur du site Electronlibre.info, rédacteur de nombreux articles sur l’économie d’Internet, des nouveaux médias et de l’industrie musicale, nous plonge dans les arcanes de la gestion des droits de la musique à l’heure du streaming digital.

Il aborde le principe du blockchain, un système novateur actuellement en construction qui pourrait révolutionner la musique : « On règlerait directement un morceau de musique en blockchains. Ce moyen de paiement prévoit la répartition automatique et directe de chaque rémunération entre la production, l’artiste etc. La gestion des droits serait également automatisée, directement sur la moindre rémunération, à des pourcentages préétablis. On peut donc imaginer un spectateur qui avec son billet de spectacle, paierait un peu pour tout le monde.

Internet et le numérique ont libéré la circulation de la musique très au-delà de tout ce que l’on aurait pu imaginer il y a quinze ans. Mais l’auditeur d’une chanson sur Deezer ou Spotify n’a pas beaucoup plus d’informations qu’alors sur ce qu’il écoute. Il doit en général se contenter d’un titre et du nom de l’artiste-interprète. Avec Internet, il navigue plus facilement dans la discographie d’un artiste, écoute ce qu’il veut, quand il veut, mais a rarement connaissance de l’auteur d’une chanson, de son compositeur, des musiciens qui l’ont enregistrée en studio, ou des instruments qu’ils ont utilisés. Autant de liner notes qui figuraient pourtant sur les pochettes de disques, mais qui n’irriguent plus, ou très mal, l’écosystème de la musique en ligne. Au-delà de l’intérêt que peut porter le fan de musique à ces informations, elles jouent pourtant un rôle crucial dans l’environnement numérique.

Jusque là, les efforts consentis pour standardiser les échanges de données au sein de la filière de la musique en ligne, notamment pour agréger dans une ou plusieurs bases de données de référence les métadonnées éditoriales, ne répondent pas, loin de là, à tous les besoins. En bout de chaîne, artistes et auteurs, ont notamment fait savoir qu’ils ne se retrouvaient pas dans cette nouvelle économie de la musique désormais dominée par le streaming.
De fait, ces efforts de normalisation des échanges informatiques ne règlent pas, en amont, la question de la transparence des flux financiers, ni celle du caractère équitable du partage de la valeur qui s’est établi de fait : entre plateformes et ayant droit, entre labels et artistes, entre maisons de disques et éditeurs… Or sans transparence sur le partage de la valeur, il ne peut y avoir véritablement de confiance. »

Philippe Astor nous propose un dossier détaillé et passionnant en 3 volets sur l’enjeu des métadonnées, sur les différentes analyses en cours dans la perspective d’élaboration d’une nouvelle chaîne étayant la circulation de la musique et de ses droits à l’ère digitale à lire ICI : http://www.irma.asso.fr/La-gestion-des-droits-de-la

• Intervention de Philippe Astor sur les blockchains permettant de rémunérer les contributeurs et collaborateurs directement à la source du paiement.