De l’INA à RTL en passant par Radio France, Philippe Manach nous livre sa vision et ses pensées sur l’avenir technologique de la radio au travers d’un ouvrage pertinent et fort bien documenté.

« Les principaux enjeux sont ceux que je résume dans mon travail « RNT, la radio de l’année prochaine ». Ils concernent un certain nombre d’acteurs, et sont parfois contradictoires, ce qui peut expliquer les vicissitudes des lancements sans cesse reportés de cette RNT, depuis de nombreuses années, d’où la référence à « l’année prochaine »… Je résumerai néanmoins tous ces enjeux à un seul : c’est tout simplement l’avenir de la radio dont il est question, la radio au sens « hertzien » du terme », c’est à dire de un vers tous, gratuite, anonyme, et à capillarité (quasi) infinie… »

A l’heure d’internet, de la mondialisation de tous les contenus et de tous les réseaux, reste-t-il un avenir pour les médias locaux ?
« C’est là un des enjeux du débat : on aurait pu croire en effet au tournant du siècle que les grands réseaux, les « majors », allaient promouvoir la radio numérique hertzienne (DAB+, DMB, voire DRM), en laissant aux médias locaux le bénéfice du développement sous la forme de « web-radios », sensées être plus souples, moins chères, plus interactives et plus à même de répondre aux attentes locales.

ima2-rnt06-2014Or, après un virage à 180° dans les années 2006-2007, les grands réseaux ont fait le pari en numérique de la « radio sur IP » au détriment de la RNT, tout en défendant par ailleurs le maintien de la « bonne vieille FM » analogique, c’est à dire en fait en faisant tout pour préserver le parc « patrimonial » des fréquences acquises depuis la fin du monopole. Un des paradoxes, souligné par Marc Tessier dans son rapport, a été pour les grands réseaux (NRJ Group, Lagardère, RTL Group), de tenter de barrer la route aux « nouveaux entrants », notamment au travers de la norme DMB, ce afin de préserver le « gâteau » du marché qui serait selon eux difficile à partager, et ce tout en préconisant le recours à « la radio sur IP » en lieu et place de la RNT hertzienne. M. Tessier parle même « d’incohérence », puisque la radio sur Internet permet l’accès à des milliers -voire des dizaines de milliers- de radios à travers le monde. »

• Extrait d’une interview à lire dans son intégralité sur le site du SNRL