Les facteurs qui font varier l’audience d’une webradio sont beaucoup plus nombreux que ceux d’une radio FM.

L’audience d’une radio en ligne dépend en effet principalement de son accessibilité (référencement…). Le jour où votre radio devient référencée sur iTunes, l’audience progresse automatiquement, un peu comme si une radio FM obtenait de nouveaux émetteurs. Dès lors, comment savoir si les hausses et les baisses d’audience sont liées à ce qui est diffusé à l’antenne ?

En fait, pour analyser les chiffres d’audience, il faut :
• Prendre une période stable en termes de référencement (pas d’ajout sur une nouvelle plate-forme au cours de la période) et en termes de programmation (pas de modification dans la couleur musicale et la grille de programmes au cours de la période).
• Ne pas comparer les jours successifs (le mardi par rapport au lundi…) mais chaque jour par rapport au même jour de la semaine précédente. On peut donc comparer entre eux tous les lundis d’un même mois, tous les mardis… Attention à bien tenir compte des jours féries (français et américains). La première semaine de juillet a par exemple été particulièrement faible en audience en raison de la fête nationale US, le jeudi 4 juillet.

En tenant compte de ces principes, vous aurez une tendance quantitative de votre audience, qui est censée refléter la satisfaction ou non des auditeurs.

Réagir en fonction des résultats de votre mesure

1. Si elle monte : vos auditeurs apprécient votre radio et des nouveaux viennent les rejoindre régulièrement. C’est bon signe. Vous avez trouvé un cocktail musical qui fonctionne.
Que faire ? Ne prévoyez pas de grandes révolutions, renouvelez juste vos jingles de temps en temps (en gardant le même état d’esprit). Mais tout roule alors bravo !

2. Si elle est stable : cela veut dire que vous avez un socle d’auditeurs assez solide et que si certains vous quittent, d’autres vous rejoignent ensuite.
Que faire ? Essayez de renforcer l’identité de votre radio. De nouveaux auditeurs arrivent tous les jours mais le but est de les fidéliser. Diffusez vos jingles un peu plus souvent pour que le nom de votre radio soit plus facilement mémorisé. Soyez au plus proche du concept originel de votre radio

3. Si elle baisse : cela veut dire que votre concept, votre programmation musicale ne plaisent plus autant qu’au début.
Que faire ? Il va falloir revoir votre copie. Cela ne veut évidemment pas dire qu’il faut supprimer la radio. Si les auditeurs sont moins nombreux, si vous peinez à en convaincre de nouveaux, c’est peut-être parce que ce que vous diffusez ne correspond pas ou plus à la « promesse » formulée dans le nom de la radio. Si Radio Mozart se met à diffuser du Chopin, cela aura certes le mérite de diversifier la programmation, mais cela a surtout pour conséquence de dérouter les auditeurs qui ne comprennent pas pourquoi on diffuse autre chose que du Mozart sur Radio Mozart.
En cas de baisse d’audience, il faut à mon sens se recentrer sur le concept de départ et éliminer tout ce qui vient le perturber (trop de titres musicaux non conformes à la thématique, trop de podcasts, trop d’interventions parlées, trop de promos)…

Dernière chose : une baisse d’audience peut aussi venir tout simplement de la concurrence. Si votre concept est bon et attire de l’audience vous serez copié et certains producteurs essaieront de venir sur votre créneau, histoire de vous chiper une part du gâteau et de grignoter un peu de votre audience.
Je l’ai personnellement constaté avec Radio Mozart. Avec plus ou moins de succès, des producteurs ont créé après moi des radios consacrées uniquement à la musique de Mozart. Certes, on peut leur reprocher leur manque de créativité, mais la vie est ainsi faite. Si vous ouvrez une boulangerie dans une rue très commerçante et qu’elle fonctionne, vous ne pourrez pas empêcher un concurrent de venir s’installer en face. C’est le jeu de la concurrence, qui créé une certaine émulation.
Mais rassurez-vous, comme j’ai pu le vérifier avec Radio Mozart, les auditeurs préfèrent toujours l’original à la copie !

Article rédigé par Nicolas Goyet