Ce n’est pas nouveau, mais aujourd’hui ça peut rapporter gros. En termes tant d’audience que de revenus complémentaires et d’image de marque.

Depuis des années déjà, les interviews politiques sont filmées sur un fond frappé du logo de la radio en question, et reprises dans les journaux télévisés ou sur les chaînes d’information en continu. Le but évident est la visibilité. Plus la petite phrase ou le dérapage de l’invité sont repris, plus on voit le nom de la radio. Avec le développement des plateformes vidéo en ligne comme YouTube ou Dailymotion, il est maintenant aussi question de monétisation.

L’enjeu économique est loin d’être anecdotique, car une vidéo diffusée en ligne constitue une source de revenus supplémentaires, grâce notamment au « pré-roll » (la publicité qui passe avant le lancement de la vidéo) et peut attirer de nouveaux auditeurs. « La radio n’a jamais été aussi moderne. Le smartphone fait progresser l’audience du média.

Sur le plan publicitaire, l’auditeur n’est plus qu’à un clic de l’annonceur », se réjouissait Jean-Paul Baudecroux, patron du groupe NRJ, dans l’hebdomadaire Stratégies en mai 2013. « Mon objectif, c’est d’avoir de l’audience supplémentaire, ce n’est pas que l’audience vidéo cannibalise l’autre », expliquait Tristan Jurgensen lors du démarrage du dispositif vidéo de RTL au printemps 2013.

Un objectif identique pour toutes les stations avec, notamment, un objectif sous-jacent : rajeunir cette fameuse audience. Les plus jeunes, ceux qui font partie de ce qu’on appelle la génération Y, ultra-connectée, utilisent peu, voire pas du tout, le poste de radio traditionnel mais ils sont constamment avec un écran à la main.

Il faut donc que les radios soient présentes sur les supports qu’ils privilégient. En s’adaptant au mieux et en proposant une offre qui en vaille véritablement la peine, c’est-à-dire avec un contenu original. « Filmer les gens à l’antenne ne suffit pas, concède Christophe Israël, de France Inter. Il faut exploiter toutes les possibilités du multimédia.

Suite de cet article rédigé par Marc FERNANDEZ pour INA Global